J’avais dis que l’année 2013 allait être une année de transition et c’est ce qu’elle a été. Depuis la chute de Lehman Brothers il y a cinq ans, les européens et fondamentalement les pays du Sud nous souffrons d’une crise institutionnelle et économique en forme de “W” et nous nous cramponnons aux prévisions des institutions et des centres qui prévoient la sortie de la crise, annoncée de façon prudente et non sans provoquer au préalable une grande souffrance humaine et des inégalités profondes. Pour tout cela, 2014 peut s’initier comme un cycle réactif et proactif qui nous permette d’éviter la dynamique transitoire de 2013, qui puisse corriger les effets de la Grande Récession et réformer, développer et légitimer les organisations internationales qui régissent la sphère globale. C’est cette année que l’on doit dresser le bilan des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et sa transition vers les Objectifs de Développement Durable 2015-2030.
Le centenaire de la première guerre mondiale, qui mit fin à la première grande période de globalisation et favorisa l’apparition de courants nationalistes et protectionnistes qui aboutirent à la seconde guerre mondiale, pourrait être le moment pour réfléchir sur les limites de la globalisation et tracer la direction pour une gouvernance globale au XXIe Siècle, avec les valeurs fondatrices de la communauté internationale renforcées; c’est à dire avec des garanties qui puissent être contrastées. Il est urgent de penser à reformer les fondements du système institutionnel international, d’apporter de nouvelles valeurs et d’établir des mécanismes de légitimités et de control politique à l’intérieur des relations internationales. Nombreux sont les états, les états développés inclus, qui traversent une phase d’introspection et de méditation de leur politique interne. Et c’est ici que l’on s’aperçoit de la réapparition de vieux schémas de désagrégation entre politique extérieure et intérieure; approches qui mettent en travers l’interdépendance et les nouveaux et vieux facteurs et acteurs qui conforment la scène internationale: une mosaïque de 194 scènes. Toutes ces scènes qui se trouvent aujourd’hui secouées par la méfiance et une incertitude globale. Un des faits étant le cas Snowden qui a contribué largement à stimuler un climat politique effervescent.
La mise à jour du système des Nations Unis ne peut pas réduire les énergies pour avancer vers une réforme du système de Bretton Woods et vers une révision des causes qui l’ont provoqué, puisque celles-ci sont multiples et se sont sophistiquées le long de ces dernières décennies, épuisant nombreux efforts de gestion des structures institutionnels obsolètes. L’inspiration du système de Bretton Woods est souhaitable, de même que les pouvoirs publics contrôlent les marchés financiers, ces dérivés et la propre créativité financière à travers des organes administratifs indépendants et qui sanctionnent, qui redonnent confiance à la citoyenneté et aux investisseurs.
La crise de la première décennie du XXIe Siècle présente beaucoup de dérivés et l’européenne est un défit pour ceux qui pensent qu’une Europe politique renforcerait notre présence et notre importance au sein de la communauté internationale. Je considère que l’action politique peut contrebalancer et favoriser la récupération. Les leaders de gauche européens doivent présenter un projet politique d’envergure qui stimule la participation et l’affranchissement de la citoyenneté. Un modèle qui présente des alternatives innovatrices et raisonnables afin de gérer les processus de globalisation qui nous affectent et qui puissent en même temps corriger les tensions identitaires et sectaires de beaucoup de démocraties européennes. Point certes, difficile à comprendre du fait de notre héritage juridique, social et historique.
En 2014, lEurope a un rendez-vous avec son futur, parce que nous devons voter pour plus d’union et développer les institutions pour avancer vers un système de démocraties qui vise à un développement durable et à la création de valeur. L’harmonisation financière, fiscale et de travail de l’Eurozone est possible, et est également un objectif souhaité, comme l’est aussi une plus grande capacité de légitimation, de responsabilité politique et de transparence des représentants institutionnels et des décisions. Mettre en œuvre le mandat de la Banque Centrale Européenne pour qu’elle s’occupe non seulement de l’inflation mais aussi des politiques d’emplois, pour ne citer qu’une des questions qui se dessinent dans le débat politique et qui pourrait déterminer le vote du prochain mois de mai. Pour que le rendez vous électoral de ce printemps soit un succès européen nous devons réduire la désaffection politique. Un effort et une tache fondamentale auxquels doivent travailler sans relâche les partis politiques, les Etats membres et la commission ressortissante. L’Europe peut et doit avancer dans la construction politique d’un modèle social de marché et pour cela il est nécessaire de coordonner politique et institutionnel et surtout de renforcer les contrôles démocratiques comme il correspond à l’union de démocraties présenté dans les traités.
Il est raisonnable que l’Union Européenne et sa politique de voisinage rapproche ses positions avec la Russie, l’Ukraine et la Turquie et que l’on suive le rythme et l’évolution du Printemps arabe (les élections en Egypte, la reconstruction en Lybie, l’évolution en Tunisie…) et les conflits du Moyen Orient. Sur ce point il faut célébrer les conversations de Genève I et II ainsi comme le lent dégel des relations entre les Etats Unis et l’Iran. Cette année devrait être aussi celle de la paix entre palestiniens et israéliens et j’espère que les efforts du secrétaire d’état John Kerry fructifieront. Nous devrions tous d’ailleurs nous centrer sur cet objectif et que la Palestine rentre comme état de plein droit au Nations Unies en tant que le 194ième pays. Tandis que la paix doit être l’objectif prioritaire du Moyen Orient, auquel nous ne pouvons renoncer, les Etats du Golfe continuent à réfléchir sur le futur et l’Afrique Subsaharienne maintient une évolution soutenue, si l’on ne tient pas en compte la plaie des conflits ethniques. L’Afrique compromise pour préserver la mémoire et l’héritage du récemment disparu Nelson Mandela, qui animera l’avancée politique, sociale et économique possible et souhaitable pour tous les états africains en 2014.
En Asie, le Japon inonda les marchés de yen et initia le chemin de la récupération économique et l’abandon de la déflation après l’impact de Fukushima, tandis que l’Assemblée Nationale Populaire nomma un nouveau président de la république populaire chine XI Jinping, en mars 2013. C’est à lui aujourd’hui lui de stimuler la demande interne et prévisiblement de réorienter la stratégie de politique extérieure du géant asiatique au-delà de la région.
L’année 2013 a été très intense pour l’Amérique Latine. La mort de Hugo Chavez, l’élection de Nicolas Maduro au Venezuela, la réélection de Rafael Correa en Équateur et le retour à la présidence du Chili de Michelle Bachelte, ont été des évènements de grande importance, comme a été aussi le processus de paix ouvert en Colombie ou les réformes initiées au Mexique. Entre les faits les plus remarquables se trouvent la déclaration du Secrétaire d’Etat nord américain John Kerry lors de l’Organisation des Etats d’Amérique (OEA) où il s’est compromis à mettre un point final à la Doctrine Monroe. Les processus électoraux en Amérique Latine ont initié un nouveau cycle et dans les deux prochaines années 7 élections présidentielles sont prévues. Toutes seront marquées par des défis régionaux, nationaux, de gouvernabilité et par la promotion de l’égalité et surtout par le besoin d’une formation de la citoyenneté et de la sécurité alimentaire, ainsi que pour la diversification des exportations.
La description de la scène espagnole, selon les prévisions du Fond Monétaire International et de la OCDE est peu encourageante.Prévisiblement l’Espagne aura besoin d’au moins un quinquennat pour retrouver les niveaux d’activité antérieure à la crise tandis que notre brèche dans l’Union augmente de la même façon qu’augmente l’inégalité. Le nombre de chômeurs frise les 6 millions de personnes, plus de 26% de la population active, ce qui nous situe, avec la Grèce, à la tête européenne du chômage et nous supportons des niveaux supérieurs à la Grande Dépression américaine. La détérioration des conditions de vies des citoyens atteint aussi ceux qui ont encore un emploi, parce que les salaires ont chuté de 7% ces trois dernières années et que le PIB réel par habitant nous situe à des niveaux d’il y a une décennie. Malheureusement, les principaux thèmes de l’actualité politique espagnole continuerons à être en 2014 le chômage et la sortie de la crise, la corruption, la détérioration institutionnelle, la perte d’influence dans le monde et la question de la Catalogne et du Pays Basque. Dans la scène nationale, le PSOE ne doit pas retarder le processus des primaires ainsi que la recherche de nouveaux leaderships pour sortir renforcer électoralement et impulser une nouvelle narrative sociale démocrate pour ce début du XXIe siècle.
L’année 2013, comme je l’ai qualifiée il y a quelques mois, a été de confusion et de continuité, mes vœux pour 2014 ne peuvent être autres que de mettre un frein à la faim et aux inégalités, que de renforcer les démocraties et le projet politique européen et que l’Espagne trouve des solutions pour faire face à sa stagnation intérieure afin de récupérer l’illusion et sa place en Europe et dans le monde.